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Le passage à l’essence à vitesse grande

 

Nous l’avions identifié très tôt grâce à notre observation du marché et immédiatement communiqué à nos clients: le passage du diesel à l’essence dans le sillage des révélations de manipulations auxquelles se sont livrées divers constructeurs a eu lieu en Suisse avec un certain retard sur l’Allemagne, mais a ensuite connu une évolution importante.


Cet effet a quelque chose d’une «panique de masse» qu’aucun de nos arguments rationnels fournis via nos vendeurs n’a pu arrêter. C’est ce que nous montrent les chiffres disponibles pour le premier semestre 2018 concernant les voitures neuves. La chose s’accentue particulièrement dans le segment des SUV et des véhicules tout-terrain, fortement dominé par le diesel jusqu’à présent. Dans ce segment, la part de l’essence a progressé de 50,7% au cours des six derniers mois tandis que la part du diesel a baissé de 12,1%. Une telle évolution est due au fait que les valeurs résiduelles des véhicules diesel pourraient être plus mauvaises que prévu après la fin de la période. Sans oublier que les constructeurs réduisent d’eux-mêmes fortement parfois leur offre en voitures diesel, certains allant même jusqu’à abandonner la livraison de véhicules dotés d’un moteur diesel. Simultanément, nous enregistrons une hausse significative (+21%) des propulsions hybrides dans le segment des SUV et des véhicules tout-terrain. Conclusion: les échos négatifs dans la presse autour du diesel ont façonné une image dans les esprits des acheteurs et des concessionnaires qui ne correspond pas à la réalité.


Le diesel, toujours indispensable

Nous ne cherchons pas à glorifier le diesel et à enjoliver les incidents, mais à remettre les choses à leur place: les véhicules diesel modernes sont bien meilleurs que leur réputation ne le laisse entendre. Ils sont plus efficaces que ceux à essence et respectent toutes les normes anti-pollution, voire les minorent fortement, sur la base d’Euro 6d. Par ailleurs, il sera impossible pour une marque de ne pas dépasser les plafonds de CO2 imposés par la Confédération sur sa flotte sans y inclure une part considérable de véhicules diesel. L’adoption de moteurs à essence est favorisée par les suppressions successives de moteurs diesel dans l’offre de divers constructeurs. Comme ceux-ci ne sont pas comparables aux moteurs diesel en termes de consommation, la consommation du parc ne s’en trouvera pas améliorée. Les paiements de compensation prévus à partir de 2023 dans le cas d’un dépassement des plafonds font l’effet d’une épée de Damoclès au-dessus des têtes, car il ne concerne pas seulement les constructeurs, mais aussi les concessionnaires qui, en fin de compte, devront expliquer à leurs clients l’augmentation des prix des véhicules.